In LØVE with Julien Doré

In LØVE with Julien Doré

Tuesday, April 9, 2013 Art

Un jour, je m’en irai sans en avoir tout dit de Jean d’Ormesson au fond de mon sac, j’ai patienté jusqu’à ce que le ciel se couche, sur ta peau de louve, car ce matin là, je me suis réveillée pour rencontrer un Chou Wasabi.

Je l’ai connu Lolita à travers un petit écran avant qu’il ne devienne le Bichon de son public; aujourd’hui, il est un LØVE de scène. 

Qu’est-ce qui a changé?
Rien n’a changé dans la définition des titres de ses deux albums; ce qui a changé, c’est ce qu’il se passe au coeur des chansons. Entre le Bichon et ce LØVE là, moins de questions handicapantes se posent, je me sens plus ancré dans mon écriture et dans mes mots. Après, je ne peux pas véritablement faire une analyse de mon travail.

Je lui demande de s’attarder sur ses questions handicapantes:
Il arrive de douter de sa place parce qu’on a trop envie de ressembler à d’autres artistes qu’on admire: une référence est forcément lourde et il faut du temps pour la digérer. Bizarrement, lorsqu’enfin, on s’accepte tel qu’on est, à tout niveau – artistiquement et humainement – ces questions de place, de légitimité s’échappent assez vite et cela fait du bien. Aujourd’hui, ma façon de chanter, mon spectacle et mon disque sont cohérents avec ce que je suis en tant qu’homme.

Il écrit en chanson tais-toi ce soir je vous quitte:
Cette chanson est un départ; elle vient d’une volonté de quitter mon corps, de ne plus avoir ce poids… ce rythme cardiaque qui définit mon tempo de vie. Dans cette lettre, car cette chanson est une lettre, je ne pense pas avoir peur de ce qui doit m’arriver… si je dois partir, je partirai. C’est un des drames de notre époque: cette façon terrifiante de vouloir lutter contre le temps, les cycles évidents que l’on ne peut pas contrôler: le jour se lève, il y a des saisons, on ne peut pas avoir tout, n’importe où, à n’importe quel moment. La société d’hyper-consommation nous fait croire qu’on peut avoir accès à tout, en permanence et que cet accès là mène au bonheur. Je me rends compte que j’arrive à être heureux juste en regardant les choses qui m’entourent et en ayant pleinement conscience de ne pas être le maître de ce temps qui passe. Je suis né en 1982, j’ai grandi, un jour le déclin arrivera et c’est ainsi, nous ne pourrons jamais lutter contre cela et je l’ai accepté: je n’ai pas peur de vieillir. Après la crainte de ne pas en avoir tout dit, forcément, mais mon message n’est pas unique; je ne suis qu’une toute petite parcelle d’un certain nombre d’artistes, de gens qui créent et partagent. Un petit bout de temps. Mais si pendant que j’occupe ce petit bout de temps, je le fais avec force et sincérité, je n’aurai peut-être pas l’impression d’en avoir tout dit, mais d’avoir fait ma part.

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